Le Remplacement des Générations — Hériter, Apprendre, Transmettre
- Alexandre FESSY
- 9 mai
- 2 min de lecture
J’ai 48 ans. Et à cet âge, un constat s’impose : la génération née dans les années 50 commence peu à peu à s’effacer. Nos pères, mères, oncles, tantes… cette génération qui nous a portés, élevés, inspirés — ou parfois blessés — entre dans l’hiver de la vie. Certains sont déjà partis. D’autres vont bientôt le faire. Et se préparer mentalement à cette transition, c’est une des choses les plus concrètes et lucides que nous puissions faire.
La Fessylosophie nous invite à ne pas vivre ce moment comme une déchirure, mais comme une passation. Une transmission de feu, pas une extinction. Chaque disparition nous pousse à une prise de conscience : nous ne sommes plus les enfants de la vie, nous devenons les adultes pleins, les porteurs de l’histoire, les futurs anciens. Il est temps de devenir le pilier.
Mais comment porter ce que l’on ne connaît pas ?
Il est vital, si nous le pouvons, de connaître nos ancêtres. Leur histoire, leurs choix, leurs douleurs, leurs espoirs. Il y a dans ces récits — simples ou puissants — des clés pour mieux se comprendre soi-même. Et surtout, pour ne pas laisser les racines mourir avec eux.
Le remplacement des générations ne doit pas être une rupture, mais une respiration consciente. Cela demande un double effort : apprendre ce qui fut, et transmettre ce qui compte. Rassembler les photos, noter les anecdotes, poser les questions tant qu’il est temps. Et si le temps a déjà fait son œuvre, alors retrouver les traces. Même un objet, un regard ou un silence peut révéler une mémoire à faire renaître.
À 48 ans, nous avons encore la chance d’être des passeurs. Entre deux rives : celle de ceux qui partent, et celle de ceux qui arrivent. Et dans ce rôle, il y a une beauté immense. Car transmettre, ce n’est pas répéter : c’est transformer en conscience vivante ce qui nous a été donné — ou ce qui nous a manqué.
La Fessylosophie le rappelle : la vie est un relais. Et chaque perte est un appel à devenir porteur de mémoire, semeur de sens, bâtisseur de liens.
Pour que ceux qui viendront n’aient pas à chercher dans le vide,
mais dans une histoire éclairée par notre regard.
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